Cosmarium notabile var. subnotabile (Wille) Coesel

[André]

Prélevé sur un talus suintant vers 500 m (Stosswihr 68), Cosmarium notabile var. subnotabile présente 2 hémi-cellules subtrapèziformes.
Longueur de l'ensemble: 38.4 µm (selon Coesel : 30 à 50 µm )
Largeur : 28.3 µm (selon Coesel : 21 à 34 µm )
Longueur de l'isthme : 5.2 µm

cosmarium_notabile_var_subnotabile_wille_coesel.jpg1.jpg (111.87 Kio) Vu 2058 fois

Les parois sont ondulées, environs 6 ondulations.
L'apex présente 4 ondulations.

cosmarium_notabile_var_subnotabile_wille_coesel.jpg (108.35 Kio) Vu 2047 fois

Selon Coesel, C.notabile est une espèce mésotrophique, sub-atmosphytique, occasionnellement dans des bassins temporaires et substrats humides.

Synonymes:
Cosmarium subnotabile Wille

[YVES50]

Cosmarium notabile BREBISSON, 1856


En 1965, KRIEGER & GERLOFF écrivent Cosmarium notabile DE BARY, 1858. C’est assez curieux car DE BARY ne décrit pas cette espèce dans sa publication.

Synonymies : Penium notabile (BREB.) GAY, 1864 – Didymidium notabile (BREB.) REINSCH, 1866 – Dysphinctium notabile (BREB.) HANSGIRG, 1887

GUIRY & GUIRY déclinent 6 variétés et 4 formes dont var. medium (GUTW.) KRIEGER & GERLOFF, 1965 – var. heterocrenatum (W. & W.) KRIEGER & GERLOFF, 1965 – var. transiens INSAM & KRIEGER, 1936 – var. subnotabile (WILLE) COESEL, 2007, citées de France en plus du type.
Ces 2 planches donnent un aperçu du type et des variétés observées en France. La biométrie est issue de différents auteurs :

Cosmarium notabile type et variétés.jpg (106.07 Kio) Vu 27 fois

d'après WILLE, 1879.JPG (75.92 Kio) Vu 27 fois

Espèce sub-cosmopolite sporadiquement observée mais relativement bien documentée en Europe.


France :

carte Cosmarium notabile - Copie.jpg (238.27 Kio) Vu 27 fois

Sources :

DE BREBISSON, 1856 : Liste des desmidiées observées en Basse-Normandie. Mémoires Soc. Impériale Sc. Nat. de Cherbourg 4 – l’auteur donne une diagnose latine très succincte et 3 lithographies
DE BARY, 1858 : Untersuchungen uber die Familie der Conjugaten. Leipzig – avec 3 figures mais aucune diagnose

Cosmarium notabile deux versions .jpg (70.05 Kio) Vu 27 fois

NB. Il existe de grandes similitudes entre ces 2 présentations. C’est heureux : les auteurs ont donc observé la même algue… ou bien, Anton DE BARY se serait-il largement inspiré des figures de son illustre prédécesseur ?
WILLE, 1879 : Ferskvandsalger fra Novaja Semlja. Öfversigt af Kongl. Vetenskaps-Adademiens Förhandlingar, Stockholm 36(5) – avec une diagnose latine et deux figures de Cosmarium subnotabile, basionyme de la variété subnotabile. Curieusement l’auteur écrit « nuclei amylacei bini ». Sa figure montre effectivement deux pyrénoïdes par hémicellule (voir la planche ci-dessus)
GUTWINSKI , 1890 : Zur Wahrung der Priorität. Vorläufige Mittheilungen über neue Algen. Botanische Centralblatt 43 – description de C. notabile fo. medium élevée au rang de variété par K. & G. en 1965
WEST & WEST, 1908 : A monograph of the British Desmidiaceae. III. London: The Ray Society – avec C. tetragonum var. heterocrenatum, le basionyme de C. notabile heterocrenatum
INSAM & KRIEGER, 1936 : Zur Verbreitung der Gattung Cosmarium in Sudtirol. Hedwigia 76 – avec une diagnose latine de la nouvelle variété transiens et deux figures :

C. notabile var. transiens d'après INSAM & KRIEGER, 1936.jpg (91.07 Kio) Vu 27 fois

KRIEGER & GERLOFF, J. 1965 : Die Gattung Cosmarium. Lieferung 2. Weinheim: Verlag von J. Cramer – avec la description du type et de plusieurs variétés accompagnée de bonnes figures. Il est remarquable que les auteurs nomment cette espèce comme C. notabile DE BARY, 1858 ! (voir plus haut)
KOUWETS, 1999 : A check-list of desmids of France. Patrimoines naturels MNHN / SPN
COESEL & MEESTERS, 2007 : Desmids of the Lowlands. KNNV Publishing
JOHN, WHITTON & BROOK, 2011 : The Freshwater Algal Flora of the British Isles. Cambridge University Press – l’espèce est citée de Grande Bretagne mais non décrite
GUIRY, M.D. & GUIRY, G.M. 2024 : AlgaeBase. World-wide electronic publication. National University of Ireland, Galway. https://www.algaebase.org



Données antérieures à 2000 :

ALLORGE, 1926 : Algues du Briançonnais. BSBF 69 ; fossé à Fontcouverte, alt. 1800 m (Hautes-Alpes)
BAÏER & al. 1984 : Typologie écol. lacs haute altitude Vanoise. Travaux Sc. Vanoise14 ; Lac inférieur de Lanseria, alt. 2745 m, forme nominale, espèce très commune ; « lac à limnées » avec var. heterocrenatum (Savoie) – Cette var. signalée également des marais du Pertuis-d’en-Bas (Haute-Savoie)
COMERE, 1889 : Conjuguées des environs de Toulouse . Bull. Soc. Bota . France n° 46 as Disphinctium notabile, fossé à St-Martin-du-Touch (Haute-Garonne)
DE BREBISSON, 1856 : voir les sources ; Falaise (Calvados))
CORILLION, 1950 : Contribution à l’étude de la Flore algologique du Bas-Maine Armoricain. Bulletin Mayenne-Sciences 1949 ; cuvettes tourbeuses des landes de Glaintin à St-Fraimbault-les-Prières (Mayenne), var. medium
GAY, 1884 : Essai monogr. locale Conjuguées. Revue Sc. Nat. III (3) ; flaques d’eau à La Roque-Ainier près Ganges (Hérault)
LEBLOND, 1924 : Algues du littoral septentrional du golfe d’Ajaccio. Revue Algo. 1 ; ruisselet avec Vaucheria, as Dysphinctium notabile (Corse)
LEMAIRE, 1884 : Liste des Desmidiées observées dans les Vosges. Bull. Soc. Sciences Nancy Sér.2, 6 ; rochers humides à Ménil près de Sénones
SAVOURE & LE COHU, 1965 : Les algues de quelques suintements rocheux du Massif de Néouvielle. Annales Limnologie 1 ; suintements rocheux près Lac d’Orédon vers 1850 m ; rochers suintants près barrage de Cap de Long à Aragnouet vers 2100 m (Hautes-Pyrénées)
VERGER-LAGADEC & VILLERET, 1963 : Les algues d’eau douce du Massif de Néouvielle. Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse98 : les laquets d’Orédon ; petite mare dystrophe du Lac d’Aumar ; ruisselets du lac supérieur d’Estibère ; grattage de pierres en rive du lac de l’Île ; alt. de 2100 à 2300 m (Hautes-Pyrénées)



Données à partir de 2000 :

INPN-MNHN : ATBI PN Mercantour, données COUTE & PERRETTE, 2011 : vallon du Lauzanier à Val d’Oronaye, alt. vers 2400 m selon Géoportail, type et var. subnotabile & transiens ; Vallon de Restefonds à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence) – 2013 : zone humide de La Sanguinière à Entraunes, var. subnotabile ; lac sous Lac de l’Estrop, alt. vers 2500 m selon Géoportail (Alpes-Maritimes)


A. ADVOCAT, 2016 : Stosswihr (Haut-Rhin), talus suintant, var. subnotabile
Y. LE MONNIER, 2020 : Les desmidiées observées dans la Manche de 1856 à 2019. Bull. Assoc. Manche-Nature, L’Argiope n°109-110 ; Montbray, flaque d’eau temporaire sur substrat siliceux, obs. 2019, var. nominale (Manche)
Y. MANSION, 2020 : Tourbière des Renons près Oyonnax (Ain), mare éphémère, var. subnotabile
Y. MANSION, 2020 : Tressaint (Côtes d’Armor), mare éphémère
P. NEVEU, 2021 : expression de sphaignes, Puy Lautard entre Vassivières et Bourganeuf avec la variété nominale (Creuse)
Voir ici : viewtopic.php?f=39&t=24753&p=136441#p136441


Selon les bons auteurs, Cosmarium notabile est une algue des milieux mésosotrophes. Elle peut être subatmophytique, dans des eaux éphémères ou sur des substrats rocheux humides.
Pour la France, elle est signalée aussi en contexte subaérien siliceux (rochers suintants, flaques d’eau, galets), également dans des tourbières à sphaignes, depuis les plaines jusqu’à l’étage alpin, en haute altitude.

[YVES50]

Sujet complété et actualisé (3)