Le genre Fossombronia rassemble, en France, une dizaine de petites espèces d’hépatiques difficiles à classer, intermédiaires entre les hépatiques à thalles et les hépatiques à feuilles.
La famille des Fossombroniaceae, autrefois rangée dans l’ordre des Metzgeriales, l’est maintenant dans celui des Fossombroniales.
Les thalles se présentent avec, de part et d’autre d’une nervure, des lobes ondulés, insérés obliquement, ayant l’apparence de feuilles succubes, de formes mal définies. Les thalles ressemblent ainsi à de petites tiges feuillées, couchées sur le sol.
La distinction entre les espèces, très semblables entre elles, est facilitée par l’examen microscopique des spores.
1-2/ Fossombronia angulosa est une espèce dioïque. Deux photos (vue d’ensemble et détail) montrent ici une petite colonie de thalles principalement femelles. Bien que cette espèce soit la plus grande du genre (thalles de 10 à 17 mm de long, sur 2 à 5 mm de large, selon Smith), mes exemplaires n’ atteignent pas 10 mm (pauvreté des schistes cévenols ?). Le long de la nervure centrale se forment des excroissances, sortes d’involucres foliacés, ondulés, au sein desquels se développent les archégones, protégés dans un périanthe campanuliforme. L’ensemble de ces involucres, souvent serrés les uns contre les autres, évoque de petites laitues (qui masquent en partie le thalle sous-jacent que l’on aperçoit ici, en haut à gauche). C’est sous cette forme de « jardin potager » que les Fossombronia s’offre généralement à la vue (sous la loupe !).
3/ Notons que les thalles adhèrent au substrat par des rhizines pourpre violacé présentes tout le long de la nervure.
4/ La photo suivante montre une colonie de thalles principalement mâles. On y distingue de petites billes jaune orangé : les anthéridies (diamètre : environ 250 µm), disposées le long de la ligne médiane du thalle, entre les lobes légèrement et irrégulièrement dentés, plus ou moins ondulés. On devine parfois, plus qu’on ne voit, de petites bractées qui accompagnent les anthéridies.
5/ Une coupe longitudinale dans un thalle, le long de la ligne médiane, montre, à la base des lobes, les petites bractées, de formes très variables. Je les interprète comme des feuilles périgoniales dont le rôle serait de protéger les anthéridies. Malheureusement, ces petites billes orangées, très fragiles, ne sont pas restées en place dans la préparation.
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