Ces dernières années, la technique de prise de vue en forte macro grâce à des objectifs de microscope à l'infini associés à diverses optiques comme lentille de tube s'est développée.
En parallèle, des firmes ont proposé des systèmes de focus bracketing passant par le moteur AF interne des objectifs modernes.
Bien que normalement, les objectifs de microscope à l'infini sont réputés devoir toujours être utilisés avec une LT positionnée à sa distance focale pour l'infini, l'idée a germé d'utiliser le focus bracketing motorisé avec des objectifs de microscope devant un objectif AF LT.
JoJM, et Fredlab ont signalé cette technique dans notre forum. Fredlab a donné un CR de test en 2018 dans son blog. De mon coté, voici une page de mon site perso en 2017, après l'achat en occasion d'un Olympus OMDEM5MkII.
Elle comprend en 2) les tests que je reprend et développe dans ce topic avec des objectifs LT différents.
Ces reprises de tests de cette technique, sont toujours avec l'appareil Olympus OMDEM5MkII. et dans un premier temps un objectif métallographique Olympus MSPlan 5X et ensuite pour l'instant, un clone de mitutoyo 10x en monture RMS
Cette fois ci, j'ai décidé de me passer du logiciel Olympus capture et je me suis contenté de l'écran de l'appareil, de l'appareil sur pied avec une commande filaire et d'une action manuelle sur la bague de mise au point des objectifs.
Pour cet usage, le premier problème rencontré est le choix de l'objectif utilisé comme lentille de tube. Il faut une focale proche de la focale nominale préconisé par le constructeur de l'objectif de microscope. En l’occurrence pour Olympus 180mm, pour Mitutoyp 200mm. Mais une autre focale va surtout modifier le grandissement dans le rapport des focales. Par exemple un objectif de 210mm à la place d'un 180mm va augmenter le grandissement de 210/180=7/6 donc le 5x utilisé est devenu un 5,8x
Il faut surtout que cet objectif ait une grande ouverture combinée à une focale suffisante pour éviter du vignetage.
Avec les objectifs testés µ4/3, une focale de 150 à 160mm utilisée à pleine ouverture évitait le vignetage.
Si on veut changer de focale du zoom LT sans difficulté de refocalisation pour changer de grandissement, il faut que la bague de zooming soit rotative. Il faut aussi que le mécanisme de la mise au point soit interne pour éviter l'allongement de l'objectif au cours de la série.
2 objectifs sur les 3 que j'ai testé répondaient à ces critères. Après quelques essais, je me suis limité au seul objectif qui présentait en plus pour la mise au point en manuel une échelle de distance affichant en particulier quand l'objectif est à l'infini. Cette échelle permet aussi de choisir la distance de départ affichée sur l'objectif pour le départ de la série se terminant à l'infini.
Ce point n'est pas indispensable, mais c'est un confort important pour moi. (d'ailleurs c'est aussi, entre autre, ce confort d'une échelle de mise au point qui me fait préférer en focus bracketing motorisé en proxi/ photo rapprochée l'objectif 60mm à celui de 30mm.)
J'ai procédé sur pied avec un petit charriot de mise au point. L'objectif LT est placé sur une position proche (plus ou moins selon l'étendue à parcourir, lorsqu'il y a une échelle, à fond en position proche sinon). Je règle à l'aide du charriot la mise au point sur l'avant de la zone à zédifier.
En déplaçant la bague de mise au point jusqu'à l'infini, je peux vérifier que la course de l'objectif LT permet la mise au point sur toute la zone à zédifier.
Certains sujets peuvent en effet nécessiter une course trop importante . (On peut alors réaliser plusieurs séries commençant à une focalisation différente, pour ensuite assembler les différents résultats. Mais à ce stade de complication, l'usage d'un charriot de mise au point précis et motorisé pour la série de focalisation me semble préférable )
Le nombre de clichés peut être réglé sur une valeur élevée car l'appareil s’arrêtera de toute façon en bout de course de mise au point et on pourra éliminer les clichés inutiles.
Le différentiel de pas peut être réglé sur une valeur minimale de 1, mais un pas plus important sera nécessaire pour limiter les clichés ( en particulier avec un grandissement fort)
En fait, on se rend vite compte qu'un pas de 10 est très généralement suffisant. On peut le réduire pour améliorer la qualité.
Par exemple, Fredlab propose un pas de 5 avec un 4x viewtopic.php?f=233&t=17286&start=180#p116261
JoJM écrit dans le mème fil: "Pour ma part, j'utilise un pas de 3 avec le x5, de 5 avec le x10 et de 8 avec le x20. "
Un test avec un 10x montre que le nombre de clichés varie ainsi pour la mème plage de variation du réglage de la LT: de 2M à l'infini
Un différentiel de 1 conduit à 331images, un différentiel de 2 conduit à 174images, un différentiel de 10 conduit à 34images
Au dela, je pense que le facteur qui limite en fait le nombre de clichés et qui régule aussi le pas est avant tout la distance affichée sur l'objectif LT au départ.
Voici un exemple de résultat récent sur une paquerette (OMDEM5MkII, 210mm, MSplan5x, dif 3, 220 clichés )
autre exemple avec des anthères de véronique (OMDEM5MkII, 150mm, clonemitu10x, 130 clichés)
J'envisage quelques tests pour aller plus loin::
- Y a t il des différences en qualité du rendu pour un mème objectif de microscope selon l'objectif utilisé comme lentille de tube (entre zoom Panasonic et zoom Olympus)?
- Quel est l'effet sur la qualité de la valeur du différentiel? Quels sont les meilleurs compromis pour les différents grandissements?
- Au dela de la profondeur explorée, quel est l'effet de la plage de focalisation de la LT lorsque l'on peut la règler : complète depuis 0,7m à l'infini ou depuis 2m vers l'infini?