Le Naturaliste

Bonjour à tous,
cela fait 150 ans que des ouvrages professionnels du plus haut niveau sont illustrés (partiellement ou totalement) par des dessins exécutés à la plume (plume métallique fendue, ou plume tubulaires selon le choix des auteurs). La plume n'a pas, de toute évidence, été totalement remplacée par la tablette graphique ou la prise de vue numérique. C'est complémentaire.

Pour illustrer ce propos, ce simple exemple, paru récemment.
Le dessin préparatoire au crayon sec n'est plus visible, seul reste l'encrage, comme en dessin technique il y a des décennies, ou en bande dessinée dite de l'École de Bruxelles.
Si l'on agrandit le dessin, on comprends que 3 plumes métalliques plates fendues à bout droit (pas arrondi) furent utilisées : une fine, une moyenne et une dernière plus large. Chaque plume faisant le double de largeur de la précédente (progression linéaire 5-10-20). Simple, efficace et économique.
L'espacement des détails est au minimum de 2 millimètres.
L’original est réalisé sur une feuille de papier bristol à dessin d'un format minimal A4 (21x29.7cm), perso, on peut s'autoriser à penser qu'un format A3 (29,7 x 42cm) fût utilisé. Donc un gros spécimen de protozoaire d'environ 28 à 34cm de haut. Pour les besoin de l'impression, le dessin est réduit, le spécimen ne fait plus que 8cm de haut. Ce qui semble être une miniature d'une extrême délicatesse à dessiner à cette taille n'est en fait qu'un dessin simple, mais bien construit.

Le premier spécimen est immobilisé, le second fixé et traité à l'argent.





Extrait de la publication suivante
Novel Discovery of Two Heterotrichid Ciliates, Climacostomum virens and Fabrea salina (Ciliophora: Heterotrichea: Heterotrichida) in Korea
Ji Hye Kim (Gangneung-Wonju National University), Mann Kyoon Shin (University of Ulsan), South Korea


Plumes Bandzug de Brause

Bonjour à tous,

Merci pour cette très intéressante description de la méthode de dessin utilisée, avec un résultat indubitablement à la hauteur . Moi qui aime dessiner, je "like" à fond, bien sûr.

... Peut-être peut-on préciser ici que le protozoaire en question est un cilié : Fabrea salina, qui fréquente allègrement les eaux saumâtres.

L'article contenant les dessins, pour "récent" qu'il soit, date quand même (et déjà !!!) de juillet 2015. ici :

Bonjour à tous,
en effet, j'étais persuadé avoir indiqué les références bibliographiques, comme quoi on ne se relit jamais assez.
Je vais éditer mon post. J'ignore lequel des 2 auteurs de la publication est à l'origine des dessins...

Fabrea salina, Dunaliella salina (ex Haematococcus salinus) et Artemia salina sont mes compagnons de randonnées dans les salins de Gruissan et La Palme (Narbonne). Plus quelque flamants roses.

Origine de ce post
C'est en reclassant ma bibliothèque naturaliste que je suis tombé sur le Précis de Protistologie, de Pierre de Puytorac, Jean Grain et Jean-Pierre Mignot, Fondation Singer-Polignac, Editions Boubée 1987, 582 pages illustrées de 302 figures (complexes et multiples) dessinées à l'encre.