Nostoc cf. parmelioides (Kütz., 1843) Bornet & Flahaut, 1886
Cyanobacteria, Nostocales, Nostocaceae
Il existe de nombreuses espèces de Nostoc, cette algue bleue ou Cyanobactérie dont la plus connue, Nostoc commune, ou crachat de lune (lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?f=38&t=425) est observée après les pluies dans les allées de nos jardins. Desmonostoc muscorum a également été traitée dans les colonnes du Naturaliste (lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?p=77571#p77571). Mais il est des espèces aquatiques, planctoniques comme le probable Nostoc planctonicum (ou bien Nostoc coeruleum var. planctonicum) récemment posté par Sébastien Vasselle (lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?p=88570#p88570), ou encore benthiques comme le Nostoc cf. parmelioides (Kütz., 1843) Bornet & Flahaut, 1886, sujet du jour. Au total, Geitler (1930-1932) liste 41 espèces, dont plusieurs doivent peut-être aujourd'hui tomber en synonymie.
Les colonies de notre Nostoc cf. parmelioides ont été recueillies le 27 juillet 2015, dans 0,1 à 0,5 m d’eau courante, claire, calcaire, oxygénée, fixées sur des roches calcaires, dans le Dourbie, Le Monna, 12-Millau. Les colonies mesurent 0,5 à 4 cm de diamètre, sphériques, puis irrégulièrement lobées au cours de leur développement. Elles sont pleines, contiennent une gelée assez consistante jusqu’au point d’attache. Il y a des trichomes (=filaments) espacés, disposés approximativement radialement à partir du centre ; ils deviennent beaucoup plus denses, flexueux, emmêlés vers la périphérie qui forme une couche plus colorée, verdâtre à l’œil nu.
Les cellules mesurent 4 à 5 µm de diamètre, elles sont courtes (longueur 2,5 à 4 µm). Il y a des hétérocystes, cellules différenciées dont on ignore la fonction, un peu plus grands (6 µm).
La gaine des trichomes périphériques est parfois distincte, mais difficile à mettre en évidence dans l’enchevêtrement des trichomes, et à cause de l’épaisseur de la préparation. Par contre, ces gaines teintent la couche périphérique en jaune, bien visible au microscope.
Nos spécimens se développent en eau calcaire, sur des roches éclairées. Ils pratiquent donc une photosynthèse active, ce qui va favoriser la précipitation de CaCO3 (calcite) qui se retrouve dans la gelée sous la forme de petits cristallites, ou bien d’agglomérats de cristaux plus gros.
Pourquoi le « cf. » dans le titre de ce sujet ?
1) Parce que Nostoc parmelioides est une espèce peu différente de Nostoc verrucosum (Vaucher, 1803) Bornet & Flahaut, 1886, au point que certains posent la question d’une synonymie. N. parmelioides a des cellules un peu plus grandes que N. verrucosum (4-4,5 µm contre 3-3,5 µm et 5 µm pour la nôtre) ;
2) Nostoc parmelioides serait régulièrement associé à une larve du Chironomidae Cricotopus, d’après John, Witton & Brook (2002), mais pas nos exemplaires ;
3) La gaine de nos spécimens est moins visible que sur le schéma donné par Geitler (1930-1932) Cyanophyceae, reprint 1985 Koelz).
Cordialement
Gérard Breton