Reproduction des Amaranthacées : une hypothèse


Tous les végétaux supérieurs

Règles du forum

Tous les végétaux supérieurs

Reproduction des Amaranthacées : une hypothèse

Messagede 6le20 » 21 Sep 2018 04:05

Bonjour à tous !

Dans la série, je ne suis pas botaniste, mais je me soigne, voici des observations et l'interprétation que j'en fait...

Hier, 20 septembre 2018, j’ai fait une série d'observations pour lesquelles je m’interroge sur l’interprétation.
Elles concernent les fleurs de Kali australis* (R.Br.) Akhani & Roalson, 2007 (Soude de Ruthénie), famille des Amaranthaceae, déterminée récemment à partir des fruits caractéristiques, observée sur une nouvelle station, à Leucate-Plage, dans des enrochement en haut de plage. J’ai profité de la découverte de cette seconde population pour rechercher et observer des fleurs en examinant avec attention l’extrémité des rameaux, dont j’ai ramené rapidement une dizaine d’extrémités à mon labo.

Selon APG IV, les Amaranthaceae incluent les Chenopodiaceae, qui sont toutes des plantes aux fleurs particulièrement difficile à voir. Selon mon expérience, ce sont les gros sacs polliniques jaunes (ou blancs) en couronne qui les rendent le mieux visibles (Chenopodium album).

En examinant les extrémités de ces rameaux à la loupe binoculaire, j’ai pu voir quelques fleurs avec précision.


Tout d’abord, voici la partie terminale d’un rameau. Chaque groupe de 3 feuilles épineuses (sépales ?) abrite une fleur devenant rapidement fruit :

Kali australis-2b-LaFranqui-17 09 2018-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche Kali australis-2b-LaFranqui-17 09 2018-LG.jpg (130.48 Kio) Vu 1343 fois



Les fleurs situées à la toute extrémité du rameau se matérialisent tout d’abord par une sorte de cône allongé à base étroite dont dépassent deux longs filaments que j’interprète comme étant des stigmates bifides. Premier problème, les Amaranthaceae sont apparemment connues pour posséder 3 stigmates… et non deux :

Kali australis-3a-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche Kali australis-3a-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg (208.1 Kio) Vu 1344 fois



Une vue rapprochée de ces filaments, prise au microscope avec un objectif 10x, permet d’observer des papilles à leur surface, structure qui n’est pas choquante pour un stigmate (ICE n'a pas fait très bien le job, surement à cause du photographe... : 22 et 62 images pour 2 tesselles...) :

Kali australis-3b-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche Kali australis-3b-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg (115.38 Kio) Vu 1339 fois



Là où cela devient troublant, c’est que ces structures papilleuses de surface sont toujours collantes et généralement encombrées de particules diverses, en plus de grains de pollen de différentes espèces. Là elles sont propres et cela est très inhabituel. Mais d’un autre coté, cela fait plusieurs jours qu’il n’y a pas de vent, chose rarissime dans la région (léger régime de vent marin) et l’observation me conduit à conclure que la durée de vie de ces structures est très éphémère, de l’ordre de quelques heures. L’observation ayant été faite en tout début de matinée, dans une atmosphère sans vent du tout, leur propreté est peut-être affaire de circonstances exceptionnelles.

Kali australis-3c-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche Kali australis-3c-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg (133.23 Kio) Vu 1342 fois



Quoi qu’il en soit, en remontant le temps en suivant le rameau, on rencontre ensuite des fleurs épanouies et leur couronne de sacs polliniques qui, eux aussi, sont éphémères (là j'ai carrément merdé au niveau du détourage...) :

Kali australis-3d-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche Kali australis-3d-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg (155.3 Kio) Vu 1341 fois



Mon impression au sortir de ces observations, c’est que lorsque l’ovaire supère est fécondé son gonflement et la poussée simultanée des anthères au filet épais, écartent les pétales membraneux révélant la structure de la fleur.
Sur l’image suivante on distingue mal, au centre, l’ovaire déjà gonflé et au sommet desséché (détails qui étaient clairement visibles aux oculaires du microscope mais que l’image ne rend pas : ovaire bombé avec une petite structure racornie dépassant de son sommet) (là ce sont les sacs polliniques qui induisent un halo qui rend la partie sous-jacente floue, joie de la zédification !) :

Kali australis-3e-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg
Exif et Meta MicroCartouche Kali australis-3e-LeucatePlage-20 09 2018-LG.jpg (209.4 Kio) Vu 1338 fois



Si mon interprétation est correcte, je pense qu’il s’agit là d’une pratique commune aux Amaranthes : dans un premier temps la fertilisation, puis, dans un second, la libération du pollen. Cette succession temporelle, éviterait tout risque d’autofécondation de la fleur chez ces plantes fertilisées par le vent (anémogames), ce qui possèderait une certaine logique sur le plan génétique, chaque fleur étant génétiquement distincte de ses voisines.

Mais mon interprétation est-elle correcte ?



Amicalement
Sylvain

* Présentée prochainement sur le forum, j'attends le pollen qui se colore sur sa lame...
Amicalement

Sylvain
Bestiolomane-plantophile



Bino Olympus SZIII + Paralux L3000 trino pour macro + Diaplan trino + Panasonic G5
Avatar de l’utilisateur
6le20
membre
membre
 
Messages: 4814
Inscription: 04 Aoû 2015 15:34
Localisation: Corbières
Prénom: Sylvain

Retourner vers Botanique (obs.)

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron