Le Naturaliste

Bonjour à tous !

Une Poacée pour changer...

Corynephorus canescens (L.) P. Beauv., 1812 [Poaceae]
Observée dans les sables du lido à Mouret, commune de Leucate (11), entre le 8 avril 2021 et le 29 mai 2022.

J’ai déterminé cette espèce à partir du guide de la flore du littoral sableux méditerranéen, de Laroque et al., de 2016. Cependant, la taille des grains de pollen (13 à 19 µm, moyenne 19 ; Beug : 21 à 26 µm) me fait douter un peu. Les glumes poilues à la base de Flora Gallica confirment cette détermination. (Sous réserve que Jean-François soit en accord…)

Le port avant floraison :


Le port en floraison :


La zone ligulaire :


Projet d’épi :


Épi épanoui :


Détails des épillets :






Poils de la base de la lemme :



Et le pollen posté dans la section idoine !

Bonjour Sylvain, le Forum,
Merci pour cette présentation de Corynephorus canescens.
En effet, il ne semble pas y avoir de doute sur la détermination : si tu feuillettes la Flore méditerranéenne de Jauzein Michaud et Tison, le caractère vivace oriente directement vers C. canescens, sans discussion !
Une plante absente de Paris et du Périgord dont les pièces florales semblent particulièrement intéressantes à photographier.
A ce sujet, ce que montres semble être des poils du pédicelle floral ou du bas de la glume plutôt que de la lemme.
Peut-être à bientôt pour de nouvelles espèces tardives dont ta Méditerranée a le secret. Il doit bien y avoir quelques Eragrostis dans ta zone !
Cordialement
Jean-François

Bonjour à tous, Jean-François, Sylvain

Je ne connais pas cette espèce, mais je lis dans la Flore méditerranéenne pour le genre:

"Port de Aira, mais rachillet velu et développé, dépassant le 2 ième fleuron et surtout arêtes des lemmes presque bas.de forme caractéristique: moitié inférieure torsadée et sombre, terminée par une touffe de poils, moitié sup. articulée à la base et renflée en massue à son sommet "

J'avoue ne pas voir ces caractères sur tes photos ??

Selon Coste, étymologie: Coryne, massue et pherô: je porte: arête épaissie en massue au sommet

Schéma de Coste où l'on voit bien ces arêtes :

Salut à vous deux !

André a écrit:J'avoue ne pas voir ces caractères sur tes photos ??

Mon non plus...

C'est l'inconvénient de traiter les images en différé, je ne savais pas quoi mettre en évidence au moment des prises de vue.
depuis je me suis procuré la Flore Méd, mais je n'ai pas pensé à contrôler...

L'autre choix, c'est C. divaricatus... qui est une annuelle, alors qu'ici nous sommes en face de plantes permanentes.

Je suis embêté...

Re Sylvain

L'aspect cespiteux mène bien comme le dit Jean-François vers une plante perenne.
Non, ce qui n'est pas visible et, étant un caractère générique, ce sont ces arêtes particulières des lemmes ...

Me v'la bon pour y retourner...

Bonjour à tous,
Merci à André d'avoir jeté un coup d’œil.
Comme il m'est difficile d'aller sur place j'ai regardé ce que disent les botanistes : FlorAlpes et Botarela ne présentent pas d'épillets en gros plan (c'est une mauvaise habitude malgré tout leur mérite). La plupart des autres sites sont tout aussi discrets.
L'Abbé Coste dit que les glumes dépassent largement les fleurons dont les lemmes ont une arête courte avec le fameux renflement.
C'est ce que confirme J. Lambinon qui dit que cette espèce se distingue par son port raide et par sa ligule allongée pointue.
La dissection d'un épillet est donc indispensable ! J'espère que la saison n'est pas trop avancée.
Il me semble cependant que les photos de Sylvain orientent vers cette espèce avec une bonne fiabilité:
Je joins un extrait d'une de ses photos :

- je crois reconnaitre le renflement par transparence
- la ligule pointue est bien présente
- les touffes cespiteuses sont vraiment très raides

... en attendant bien sûr des photos des épillets, qu'il sera peut-être difficile de réaliser cet automne car les semences sont probablement parties avec le vent des dunes !
Même si c'est loin, nous attendrons l'année prochaine
Bonne fin de journée
Cordialement
Jean-François

Correction à mon premier message :
Cette espèce, même très rare en Périgord, se trouve dans la Double. En réalité ce n'est pas une méditerranéenne, elle s'est implantée sur le littoral.
Elle n'est pas signalée dans Paris, mais je vais aller faire un tour au Jardin du Muséum, on ne sait jamais.
Cordialement

Bonjour à tous !

J'y suis allé faire un tour ce matin. Comme prévu, il ne reste pas une graine, seules des tiges florales moisies par l'humidité marine qui dure depuis deux mois.

Ce sera donc pour mai-juin 2024... (j'ai mis cela dans mon agenda....)

Bonjour Sylvain

Ce sera intéressant de voir ces arêtes en entier, arêtes bien présentes comme le pointe Jean-François !