Bonsoir Alain, Jean-Claude, tous,
Oui Jean Claude il est possible de préparer des spicules à partir d'éponges fraîches (ou conservées dans l'alcool à 95%). Il y a une méthode officielle (pour les éponges siliceuses) utilisant l'acide nitrique chaud, donc dangereuse), et une méthode plus facile, moins dangereuse, plus universelle (s'applique aux éponges calcaires et aux éponges siliceuses) mais qui fera hurler les puristes. J'ai eu récemment l'occasion de résumer cette méthode, et j'en joins le pdf.
Les puristes n'aiment pas parce que théoriquement, l'eau de Javel étant passablement alcaline
risque d'attaquer la silice des spicules. Je n'ai jamais observé une telle attaque et, à mon avis, le risque est tout théorique. D'ailleurs la méthode est prônée par Maurice Loir pour les diatomées, elles aussi siliceuses, mais là je dois dire que l'eau de Javel agissant trop longtemps peut faire disparaître des diatomées fragiles comme
Berkeleya antarctica.
Pour répondre à la question concernant les spicules (ou, de manière plus exacte, les sclérites) présents dans d'autres organismes, les holothuries évoquées par Alain, et les gorgones, question posée par Jean-Claude, oui, la même méthode peut être appliquée, ces sclérites étant calcaires.
Pour le plaisir des yeux, un spicule d'éponge calcaire, et un sclérite d'ascidie, famille des Didemnidae. Désolé, je n'ai pas d'échelle!
- spicule d'éponge calcaire en lumière polarisée analysée.
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L-Leuconia-nivea-AntiferY2-250910-spicule.jpg (35.58 Kio) Vu 9284 fois
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L-Didemnidae sclérite.1.Stareso.17.10.06.jpg (37.73 Kio) Vu 9280 fois
Deux dernières remarques : il y a des éponges sans spicules (ex.
Oscarella lobularis)... inutile de perdre son temps à les chercher.... Autre remarque, en général, on peut observer, mêlés aux spicules, des organismes variés, soit ingérés par l'éponge, soit vivant à sa surface ou englobés dans les tissus de l'éponge par sa croissance : foraminifères, diatomées, ostracodes, etc.
Cordialement
Gérard Breton