En fait, et ben non, le sens est le même, mais c'est pas grave.
Au temps pour moi est une évolution de autant pour moi du fait de l’immiscion fréquente du langage des armes (et pas pour autant du langage militaire exclusif) dans le langage civil.
En escrime (fleuret, sabre, épée, et par extension, bâton), un temps est un moment décomposé d'une action : on pare un coup (un temps, de défense), on lance la pointe du fleuret pour attaquer (un temps, offensive). En fleuret, la règle est simple, il est interdit d'attaquer avant d'avoir paré un coup. C'est le règlement. Pour une raison simple, apprendre à de jeunes combattants impulsifs à se défendre avant même de vouloir attaquer. Perdre un temps en salle d'arme, c'est perdre l’assaut. Au combat, c'était éventuellement mourir.
Je pourrais illustrer le propos avec des exemples similaires à l'épée, ou au sabre : le temps d'armer le sabre par un mouvement arrière, avant le temps de frapper. Ce temps préalable est un temps de trop, perdu, face à une épée où l'on attaque en un seul temps avec la pointe, sans armer. Un temps perdu par le sabreur, vital au combat, face à un épéiste.
Sauf que l'apprentissage du sabre est immédiat, alors que l'apprentissage de l'épée est fort long, histoire de classes sociales...
Tout le monde fût mis dans le même sac avec l'arrivée des armes à feu à répétition...
Cela était fort bien expliqué dans les vieux grimoires de l'escrime de la Belle Époque.
Un escrimeur.