L'étude microscopique du pollen des plantes demande une petite préparation des grains de pollen.
En effet, à l'état naturel, les grains de pollen sont recouverts d'un enduit huileux et résineux, ce qui rend peu efficace leur observation directe.
La méthode employée le plus souvent en palynologie, est la méthode d'acétolyse.
Il existe d'autres techniques dont celle du dégraissage des grains à l'alcool. C'est cette dernière, décrite par Wodehouse et développée par Christian Colin (microscopiste décédé en 2004), qui sera exposée ici.
Le matériel consiste en:
-Lame, lamelle
-Alcool à 60° ou 70° ou 90°
-Gelatine glycérinée (GG) colorée dans la masse avec au choix: vert d'iode, vert de méthyl, fuchsine de Ziehl.
C'est cette dernière qui donne les meilleurs résultats d'après mon expérience.
J'utilise depuis quelques temps une préparation toute faite, qui a la consistance de la GG et la coloration type
" fuchsine " : la Glycerine Jelly de chez Brunel.
-Du pollen...Celui-ci peut être directement prélévé à la pincette sur les fleurs lorsque celles-ci sont grandes (ex:Tulipe), mais le plus souvent, il est plus facile de prélever des anthères.
Préférer des fleurs qui sont en pré-floraison ou qui viennent de s'ouvrir, il y aura plus de chance d'y trouver encore du pollen!
-Pincettes, bistouri...
Le matériel : (les fleurs utilisées pour la démonstration sont des Muscari) :
Prélever les anthères et les déposer sur la lame dans une goutte d'alcool:
Pour en extraire le pollen, il suffit de triturer les anthères avec la pincette. Rajouter souvent de l'alcool, et essuyer l'auréole qui se forme sur le pourtour de la préparation : cette auréole blanche est formée par la graisse et la résine enrobant les grains.
Il est souvent utile de procéder à cette opération sous contrôle de la loupe binoculaire afin de mesurer son efficacité et la présence du pollen.
Dès qu'il y a assez de pollen extrait des anthères, éloigner celles-ci, ainsi que les autres débris végétaux.
A ce stade il est souvent très utile de laisser sécher le mélange pollen /alcool. Les grains de pollen se fixeront ainsi sur la lame, et les opérations de lavage à l'alcool disperseront moins les grains vers les bords de la lame.
Ces gouttes à gouttes de lavage par l'alcool devront se répéter 2, 3, 4 fois, en fonction de l'état du pollen.
Certains pollens ne sont guère enduits de cette résine (par exemple le Muscari), alors que d'autres espèces demandent jusqu'à 5 lavages.
Une vue d'une préparation montrant les grains de pollen baignant dans la graisse dissoute dans l'alcool. Cette préparation nécessite encore quelques lavages ...