Scyliorhinus canicula - Peau de chagrin !...
Posté: 23 Fév 2009 16:56Bonjour tous,
Je voudrais dédier ce post à Christian, vous comprendrez pourquoi.....
PREAMBULE :
Les poissons sont recouverts d'écailles hormis quelques espèces (murènes, congres, poissons-chats, lamproies, blennies, Poissons-ballons....).
Toutes les espèces de poissons ne portent pas le même type d'écailles, on distingue les écailles :
- rhomboïdes (épaisses et rigides) : elles se répartissent en 2 types: les écailles cosmoïdes chez Coelacanthe et les écailles ganoïdes; losangiques, brillantes et dures chez Lepisosteus (poisson des eaux douces ou saumâtres mais chaudes d'Amérique).
- élasmoïdes (minces et flexibles): Elles sont également de 2 types : cténoïdes (sole, rouget-barbet) et cycloïdes (saumon, carpe...) et ne se rencontrent que chez les Téléostéens (poissons osseux).
- placoïdes (denticules dermiques) : Plus que de véritables écailles se sont des dents cutanées (Odontodes) présentant une véritable cavité pulpaire centrale qui se bouche partiellement par de la dentine et recouverte d'une couche d'émail.
Écaille placoïde et dent sont morphologiquement identiques.
Durant la vie du poisson, et contrairement aux autres types d'écailles, les écailles placoïdes ne présentent pas de stries d'accroissement, leur taille reste la même, alors que leur nombre augmente.
Elles sont caractéristiques de la classe des Chondrychthiens.
Des échantillons de peaux de plusieurs espèces d'élasmobranches (requins, raies) sont passés sous l'APN.
C'est aux écailles placoïdes que je me suis intéressé. Ainsi, j'en ai tiré quelques clichés que je voulais vous faire partager.
Auparavant, petite paranthèse "Gastro-Scientifico-Historique" :
Parmi les espèces de requins, il en est une que tout le monde connaît et que beaucoup ont déjà rencontré dans leur assiette, il s'agit de Scyliorhinus canicula (ou petite roussette) vendue sur les marchés sous l'appellation de "Saumonnette".
Mais saviez-vous qu'autrefois, la peau de ce "chien de mer" (dogfish chez les anglais) était utilisé par les ébénistes et luthiers comme papier à poncer ! (N'est-ce pas Christian ?...)
Rien d'étonnant d'ailleurs, si l'on observe la rugosité de celle-ci :
Mais pas seulement comme papier à poncer.... la peau de la roussette était aussi utilisée en gainerie sous le terme de "galuchat" :
L'utilisation de peaux de poisson en gainerie est très ancienne.
C'est en Extrême-Orient qu'on trouve les premiers objets gainés de peaux de poissons : dès le VIIIème siècle au Japon (fourreaux et poignées de sabres...).
L'origine du mot "galuchat" remonte, en fait, au XVIIIe siècle. C'est le nom du premier artisan qui, en Occident, a su travailler le cuir de roussette et de raie. Jean-Claude Galluchat (avec deux " l ") était l'artisan Maître-gainier du roi Louis XV... ou plutôt de la marquise de Pompadour " qui ne passait pas une semaine sans qu'elle n'achetât un petit objet qui était souvent du galuchat ".
Cet artisan fit tellement référence à son époque en habillant de cette peau de poisson les objets les plus rares (coffres, malles, poignées d'épées, etc.) que le nom propre devint éponyme de la matière.
Au séchage, la peau de la petite roussette se réduit considérablement, c'est pour cette raison qu'elle était appelée " peau de chagrin " d'où l'expression " se réduire comme une peau de chagrin " !
Selon un auteur, (Jean Perfetini),........... " A en croire la chanson, c'est cette peau de poisson qu'une jeune fille aurait vendue aux ébénistes et artisans parisiens du Faubourg Saint-Antoine, vers la Bastille. Cette jeune fille si douce et si gentille s'appelait Nini mais du fait de son métier tout le monde la surnommait " Nini-peau-de-chien ".
"A...la... Bas..tille..., on aime bien Nini-peau-d'chien, elle est si douce et si gentille !.... On l'aime bien.... etc...."
J'arrête, je chante faux !...
Voici des denticules dermiques ventraux de Scyliorinhus canicula :
En vert italique : Source >>> http://wapedia.mobi/fr/Galuchat
A suivre pour les autres espèces....
*
Je voudrais dédier ce post à Christian, vous comprendrez pourquoi.....
PREAMBULE :
Les poissons sont recouverts d'écailles hormis quelques espèces (murènes, congres, poissons-chats, lamproies, blennies, Poissons-ballons....).
Toutes les espèces de poissons ne portent pas le même type d'écailles, on distingue les écailles :
- rhomboïdes (épaisses et rigides) : elles se répartissent en 2 types: les écailles cosmoïdes chez Coelacanthe et les écailles ganoïdes; losangiques, brillantes et dures chez Lepisosteus (poisson des eaux douces ou saumâtres mais chaudes d'Amérique).
- élasmoïdes (minces et flexibles): Elles sont également de 2 types : cténoïdes (sole, rouget-barbet) et cycloïdes (saumon, carpe...) et ne se rencontrent que chez les Téléostéens (poissons osseux).
- placoïdes (denticules dermiques) : Plus que de véritables écailles se sont des dents cutanées (Odontodes) présentant une véritable cavité pulpaire centrale qui se bouche partiellement par de la dentine et recouverte d'une couche d'émail.
Écaille placoïde et dent sont morphologiquement identiques.
Durant la vie du poisson, et contrairement aux autres types d'écailles, les écailles placoïdes ne présentent pas de stries d'accroissement, leur taille reste la même, alors que leur nombre augmente.
Elles sont caractéristiques de la classe des Chondrychthiens.
Des échantillons de peaux de plusieurs espèces d'élasmobranches (requins, raies) sont passés sous l'APN.
C'est aux écailles placoïdes que je me suis intéressé. Ainsi, j'en ai tiré quelques clichés que je voulais vous faire partager.
Auparavant, petite paranthèse "Gastro-Scientifico-Historique" :
Parmi les espèces de requins, il en est une que tout le monde connaît et que beaucoup ont déjà rencontré dans leur assiette, il s'agit de Scyliorhinus canicula (ou petite roussette) vendue sur les marchés sous l'appellation de "Saumonnette".
Mais saviez-vous qu'autrefois, la peau de ce "chien de mer" (dogfish chez les anglais) était utilisé par les ébénistes et luthiers comme papier à poncer ! (N'est-ce pas Christian ?...)
Source : GoogleBooks
Rien d'étonnant d'ailleurs, si l'on observe la rugosité de celle-ci :
Mais pas seulement comme papier à poncer.... la peau de la roussette était aussi utilisée en gainerie sous le terme de "galuchat" :
L'utilisation de peaux de poisson en gainerie est très ancienne.
C'est en Extrême-Orient qu'on trouve les premiers objets gainés de peaux de poissons : dès le VIIIème siècle au Japon (fourreaux et poignées de sabres...).
L'origine du mot "galuchat" remonte, en fait, au XVIIIe siècle. C'est le nom du premier artisan qui, en Occident, a su travailler le cuir de roussette et de raie. Jean-Claude Galluchat (avec deux " l ") était l'artisan Maître-gainier du roi Louis XV... ou plutôt de la marquise de Pompadour " qui ne passait pas une semaine sans qu'elle n'achetât un petit objet qui était souvent du galuchat ".
Cet artisan fit tellement référence à son époque en habillant de cette peau de poisson les objets les plus rares (coffres, malles, poignées d'épées, etc.) que le nom propre devint éponyme de la matière.
Au séchage, la peau de la petite roussette se réduit considérablement, c'est pour cette raison qu'elle était appelée " peau de chagrin " d'où l'expression " se réduire comme une peau de chagrin " !
Selon un auteur, (Jean Perfetini),........... " A en croire la chanson, c'est cette peau de poisson qu'une jeune fille aurait vendue aux ébénistes et artisans parisiens du Faubourg Saint-Antoine, vers la Bastille. Cette jeune fille si douce et si gentille s'appelait Nini mais du fait de son métier tout le monde la surnommait " Nini-peau-de-chien ".
"A...la... Bas..tille..., on aime bien Nini-peau-d'chien, elle est si douce et si gentille !.... On l'aime bien.... etc...."
J'arrête, je chante faux !...
Voici des denticules dermiques ventraux de Scyliorinhus canicula :
En vert italique : Source >>> http://wapedia.mobi/fr/Galuchat
A suivre pour les autres espèces....
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