Bonjour à tous! ( il y avait longtemps....)
En 2010, la chenille processionnaire a progressé vers le nord, et notamment en Ile de France et en Bourgogne, probablement en raison du réchauffement climatique. Voici donc la troisième année où nous sommes envahis par ces hôtes détestables, mais hélas bien plus abondants qu'au cours des années passées .Les images que je vous joins ont été prises il y a quelques jours dans notre "Combe à la serpent "; on y voit, suspendus aux branches des pins, les "nids d'hiver "qui contiennent des milliers de larves se chauffant aux premiers rayons de soleil un peu tièdes à travers leur enveloppe de soie.
Je vous avais fait parvenir, l'automne dernier, un reportage sur la Combe où je disais tout le bien que je pense de ce lieu de pleine nature à deux pas de chez nous…Bien sûr, en profitant de ces récents jours de tiédeur précoce qui nous font sérieusement penser au printemps, nous sommes allés y faire quelques balades en compagnie de Daisy, que vous connaissez bien aussi ! ( Au fait : elle est en pleine forme !)
J'ai été désagréablement surpris en constatant que la majorité des pins étaient contaminés par des nids de chenilles processionnaires, cela plus abondamment que les deux ou trois années précédentes où l'on en avait jamais vu.
Quand ces chenilles, après plusieurs mues, vont descendre (en procession cela va sans dire !)
pour continuer leur cycle vital et se transformer en chrysalides dans le sol, bonjour les nuisances et les accidents ! Les gens ne savent absolument pas de quoi il s'agit et le danger réel que représentent ces insectes, bien plus à craindre que les vipères qu'on ne voit presque jamais, qui effraient bien sûr, mais sont pratiquement inoffensives moyennant quelques précautions de bon sens.
Ayant eu l'occasion d'engager la conversation avec quelques promeneurs, certains pensaient que c'était de "nids d'araignées" (!), que cela partirait " quand il y aurait un grand vent ", ou autres fariboles, mais n'avaient rien remarqué de spécial ou n'y avaient pas prêté attention le moins du monde !
Je leur expliquais alors que ces chenilles, à partir de leur troisième stade larvaire projettent autour d'elles, même à une assez grande distance, surtout s'il y a du vent, de minuscules poils urticants, provoquant de douloureuses manifestations allergiques: œdèmes, terribles démangeaisons au niveau du cou, des mains, mais aussi des troubles visuels ou de l'asthme. Les atteintes de l'œil peuvent d'ailleurs entraîner la cécité. Il est très dangereux de manipuler un nid, même vidé de son contenu de chenilles, même tombé au sol, flasque et mou, comme l'avait fait au début du XXème siècle le grand entomologiste Jean Henri Fabre qui avait failli y perdre plusieurs doigts.
Les enfants sont aussi des victimes toutes désignées lorsqu'ils s'amusent dans l'herbe, le sable ou la terre, bien qu'on installe des aires de jeu ou de pique-nique sous les arbres !
Ce sont nos amis les chiens qui paient le plus lourd tribu à ces horreurs de la nature; un chien atteint à la langue (par exemple en se léchant pour soulager une démangeaison), s'il n'est pas traité rapidement, risque une nécrose de sa langue accompagnée d'horribles douleurs. Il ne pourra hélas plus se nourrir, et souvent il faut l'euthanasier pour abréger sa souffrance.
Si je ne m'abuse, ce sont bien les municipalités qui sont en charge de l'éradication des espèces dangereuses qui sévissent sur leur territoire ?
Qu'en est-il dans le cas de la Combe ? Qu'est-il prévu ?
Pourquoi des aires de jeux d'enfants dans les aires contaminées ?
Pourquoi le public n'est-il pas prévenu de ce danger ? Que fait la municipalité au sujet de ce problème ?
Il y a assez d'âneries et de sujets sans intérêt qui paraissent dans les médias locaux (quotidien et tv régionale en particulier!) : au lieu de n'en jamais parler, on pourrait sensibiliser le public, ne serait-ce qu'avec de simples pancartes du genre "Attention aux chenilles!" avec deux mots d'explication, qui feraient réfléchir les gens en provoquant leur curiosité… Cela ne coûterait pas bien cher en évitant à coup sûr des accidents qui peuvent être gravissimes. Mais je me fais peut-être trop d'idées!...
En dernière minute je viens d'avoir une réponse donnée par ma fille qui a consulté un de ses collègues des espaces verts à la mairie de Dijon où l'on est bien conscient du problème. Le seul traitement possible est la pulvérisation d'insecticides mais seulement sur de petites surfaces….en ce qui concerne l'étendue de la combe à la serpent ( 336ha!!) il faudrait un épandage massif par hélicoptère, ce qui est bien entendu irréalisable.
Mais une solution naturelle, écologique et …sympathique est à l'étude: l'introduction ou la réintroduction en grand nombre de mésanges charbonnières, prédateurs naturels de la processionnaire du pin.
Evidemment cela demandera du temps! Donc Daisy sera privée un long moment de ses promenades qu'elle appréciait cependant beaucoup ! Wait and see !
Cordialement /Jean