Bonsoir Gilles, tous,
Ton commentaire renferme plusieurs questions qu'il faut adresser séparément.
- Regain ou acquisition de virulence bactérienne par mutation ou transfert de gènes:
Les propriétés pathogènes sont le résultat d'une longue coévolution entre l'organisme pathogène et l'hôte. Il est bien connu qu'en cultivant au labo une souche pathogène hors de son hôte, elle perd (ou atténue) sa pathogénicité - certains vaccins sont fabriqués de cette façon. De plus, une pathogénicité effective dépend généralement de plusieurs facteurs, ce qui rendra un retour à la pathogénicité improbable car il faudrait que tous ces facteurs soient présents simultanément. Le scénario d'une souche glaciogène recouvrant sa phytopathogénicité fût certainement évalué scientifiquement comme ayant une probabilité négligeable. Et si toutefois cela arrivait (car probabilité non nulle) il faut encore évaluer d'autres probabilités; e.g., la viabilité de la souche utilisée dans l'environnement (quelques jours selon une publication récente), la présence de l'hôte, l'avantage sélectif du nouvel organisme par rapport aux bactéries sauvages présentes sur le terrain, etc...
L'utilisation d'antibiotiques causent plus de soucis car ils produisent des résistances. Par exemple, la streptomycine est utilisée (d'une manière très contrôlée) contre le feu bactérien (
Erwinia amylovora) qui détruit les plantations d'arbres fruitiers. Dans ce cas il est impératif de chercher des solutions alternatives:
http://www.admin.ch/aktuell/00089/?lang=fr&msg-id=44555En conclusion, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Nous devons balancer les risques effectifs (pas seulement les scenarii) avec les bénéfices.
Un autre cas très instructif est celui de
Bacillus thuringiensis (Bt) qui est une bactérie répandue par tonnes comme insecticide pour l'agriculture biologique.
Bacillus thuringiensis, Bacillus cereus et Bacillus anthracis sont différentiables pratiquement uniquement par leur plasmide produisant une protéine insecticide pour B.t., des toxines de virulence pour
B.cereus (intoxications alimentaires) et d'autres toxines pour
B. anthracis (bact. du charbon=anthrax). L'augmentation de la virulence de
B. thuringiensis comme insecticide se fait par génie génétique en amplifiant le nombre de gènes et l'expression de la protéine Bt, mais les souches résultantes ne sont pas considérées comme OGM car elles ne contiennent pas de gène étranger.
- Buts strictement lucratifs:
Concernant la neige artificielle, le gaspillage d'énergie m'indispose plus que les bactéries. Et les projets OGM ne devraient pas être systématiquement diabolisés. Évidemment, chaque lobby va défendre ses propres intérêts, le "Eco" ayant aussi son propre lobby, mais la réalité est toujours plus complexe qu'une dichotomie noir/blanc.
- Non-information volontaire du grand public:
Il est un fait que les media principaux sont actuellement sous contrôle de lobbies étatiques et manipulent le grand public en assurant la pénétration des versions officielles. Donc, si la liberté d'expression est garantie, elle est déjà à géométrie bien variable avec souvent des mensonges par omission. Pourtant, en recoupant les infos d'internet provenant de diverses sources et pays, nous pouvons obtenir une image plus réaliste des phénomènes. Répandre la peur et limiter internet aide les gouvernements à maîtriser les populations sous le prétexte de la sécurité. Je rejoins ainsi l'habile aparté de BINO-BONI car malgré la liberté d'expression, il y a des questions qui gênent énormément.