Suite aux échanges sur le Forum concernant les champignons et leur comestibilité, ici :
viewtopic.php?f=39&t=26747
Quelques remarques gastronomiques :
Les champignons fixent et accumulent dans leurs tissus quantité de métaux lourds, plus ou moins selon les espèces et les sites. Voir par exemple cette contribution de P. Mestrallet :
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01768453
Ajoutons également la fixation et la concentration de molécules organiques : pesticides, nicotine…
Bien entendu, il y a également présence de radionucléides dans les tissus des champignons : voir ici :
http://observatoire-mycologique.fr/inde ... ioactivite
Une étude fait part également d’une information inquiétante : les champignons forestiers montrent des concentrations de polluants supérieures aux espèces prairiales. Logique, la forêt piège les courants aériens et l’égout des feuilles tombant au sol favorise sa forte contamination.
Concernant les radionucléides, nous sommes en Europe atteint par les flux de poussières sahariennes (en 2021 par exemple et maintenant en septembre 2023). Ces radio-isotopes ont été générés dans les années 50-60 par les essais de plusieurs états : France, URSS et Etats-Unis. Le cas du Césium 137, résidu courant du nucléaire militaire, est singulier. Selon le laboratoire indépendant CRIRAD, seule source sûre en cette matière, sa période de demi-vie est de 30 ans. Cela signifie que les radio-isotopes formés dans les années 60 par notre « Grande Muette » durant les années De Gaulle *(2 périodes donc jusqu’à l’actuel) montrent une activité ionisante divisée par 4 par rapport à l’origine. Selon cet organisme indépendant, c'est assez rassurant, ouf.
* Une anecdote sans grand rapport apparent avec nos champignons… mais quand même…
Lors de mon service dit « national », j’avais projeté à mes congénères appelés, un film documentaire sur les essais français en Algérie. On demandait aux troufions (des appelés bien entendu) de s’asseoir sur le sable à quelques kilomètres de l’impact… mais revêtus de leur plus beau treillis (il s’appelait alors le "treillis-satin", ordinairement réservé pour les bidasses aux services de gardes et défilés). Selon les cadres de l’armée, c’était mieux et plus protecteur, le tissu étant neuf et serré. Après le souffle, les sous-officiers présents eux-aussi (c'est le moins), décontaminaient les effets des soldats avec… un balai !!!. Si, vous avez bien lu ! Cela a été filmé et projeté aux soldats français dans les salles de cinéma des casernes (en 1980, j’étais bidasse à Arras, comme l’Ami du même nom, avec l’emploi de projectionniste, entre autre).
Bon, ayant lu ces quelques éclairages instructifs, cher mycophage, je vous invite à modérer votre consommation de champignons forestiers et de proscrire leur ramassage en période de forte pollution atmosphérique (ce qui est à présent presque habituel) .