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Adiantum capillus-veneris

MessagePosté: 16 Nov 2015 14:41
de 6le20
Adiantum capillus-veneris Linné, dite Capillaire de Montpellier.

Station : Luc-sur-Orbieu (11), sur le bord de l’exutoire de la source qui se jette au gué d’Orbieu, 14 novembre 2015.

Cette petite fougère pousse dans les mousses partout dans le midi, là où il y a des suintements d’eau, pour peu qu’ils soient ombragés et rocheux…

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Les feuilles, de l’ordre du centimètre, portent à l’extrémité de chaque lobe de leur face inférieure, une indusie marron qui se retourne en se desséchant, laissant apparaitre les sporanges qui y sont fixés.

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Ici les sporanges sont ouverts et semblent dressés comme de petits champignons sur un pied annelé.

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Ces sporanges sont reliés à la face inférieure du sore par un pédoncule (ici déchiré) qui se prolonge en un anneau mécanique annelé qui ressemble à un ver. En se déroulant (par déshydratation), il déchire la membrane contenant les spores, les libérant du même coup.

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Mais une fois la poche à spores déchirée, l’anneau tendu à son maximum de courbure inverse, projette les spores violement…
Quand la tension due à l'évaporation de l'eau atteint une valeur critique, des bulles d’air se forment dans les cellules de l’anneau, ce qui amorce une inversion de la courbure de la crête. Ce changement de conformation déclenche la fermeture de l’anneau et la libération, sous forme d’énergie cinétique, de l’énergie élastique qu’il stockait. Cette première phase, inertielle et très rapide, referme l’anneau de 30 à 40 pour cent en dix microsecondes, ce qui projette les spores à une vitesse de plus de dix mètres par seconde. Puis l’anneau continue à se refermer, mais plus lentement, cette fois sur une échelle de plusieurs centaines de millisecondes.

On trouve une extraordinaire vidéo de cette catapulte ici (page d’où est issue la citation précédente en italiques).

Les spores sont relativement grosses (45 µm). Elles semblent formées de faces triangulaires bombées aux jonctions formant une sorte de bourrelet.

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Re: Adiantum capillus-veneris

MessagePosté: 16 Nov 2015 14:47
de 6le20
Mais l’aventure ne s’arrête pas là.

La germination des spores produit la seconde génération dite gamétophyte (sexuée). Le résultat de cette germination, le prothalle, fine lame verte d’environ six millimètres ressemblant à une hépatique se nourrit grâce à de fines racines. Quand il est suffisamment développé, apparaissent sur la face inférieure du prothalle des organes mâles et femelles. Logé dans l’anfractuosité centrale du prothalle, l’organe femelle, l’archégone, renferme un œuf appelé oosphère.


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L’organe mâle, l’anthéridie occupe la périphérie, il renferme plusieurs anthérozoïdes, se mouvant à l’aide d’un flagelle pileux qui ne sont pas sans rappeler les spermatozoïdes des mammifères. Quand ils sont arrivés à maturité, l’anthérie libère les anthérozoïdes qui iront féconder l’oosphère à condition qu’une fine couche d’eau à la surface du prothalle permette leur progression.
Cette goutte d’eau apportée par la rosée ou la pluie est indispensable à la fertilisation et donc à la naissance d’une nouvelle fougère. Les vraies feuilles de la fougère dite sporophyte se développeront, puis le prothalle dit gamètophyte ayant achevé son œuvre de reproduction disparaîtra.
(Source)

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Une vieille solution, mais une solution finalement très compliquée… un peu comme celle des Cnidaires (méduses et autres coraux). Au lieu d’assurer à un seul organisme la totalité des organes nécessaires à sa reproduction, ces formes antiques génèrent des stades temporaires viables et autonomes porteurs des organes nécessaires à leur étape et seulement d’eux. Le sexe sans la complexité physiologique !

*


Note :
Le capillaire de Montpellier est connu depuis l’antiquité pour ses propriétés médicinales. Il est utilisé en cas d'affections pulmonaires, rhumes, catarrhes, grippe, trachéite, toux, bronchite, sécrétions nasales abondantes.
En infusion : 1 cuillerée à dessert de plante séchée par tasse, bouillir puis laisser infuser 10 minutes ; 3 tasses par jour entre les repas.