Adiantum capillus-veneris Linné, dite Capillaire de Montpellier.
Station : Luc-sur-Orbieu (11), sur le bord de l’exutoire de la source qui se jette au gué d’Orbieu, 14 novembre 2015.
Cette petite fougère pousse dans les mousses partout dans le midi, là où il y a des suintements d’eau, pour peu qu’ils soient ombragés et rocheux…
Les feuilles, de l’ordre du centimètre, portent à l’extrémité de chaque lobe de leur face inférieure, une indusie marron qui se retourne en se desséchant, laissant apparaitre les sporanges qui y sont fixés.
Ici les sporanges sont ouverts et semblent dressés comme de petits champignons sur un pied annelé.
Ces sporanges sont reliés à la face inférieure du sore par un pédoncule (ici déchiré) qui se prolonge en un anneau mécanique annelé qui ressemble à un ver. En se déroulant (par déshydratation), il déchire la membrane contenant les spores, les libérant du même coup.
Mais une fois la poche à spores déchirée, l’anneau tendu à son maximum de courbure inverse, projette les spores violement…
Quand la tension due à l'évaporation de l'eau atteint une valeur critique, des bulles d’air se forment dans les cellules de l’anneau, ce qui amorce une inversion de la courbure de la crête. Ce changement de conformation déclenche la fermeture de l’anneau et la libération, sous forme d’énergie cinétique, de l’énergie élastique qu’il stockait. Cette première phase, inertielle et très rapide, referme l’anneau de 30 à 40 pour cent en dix microsecondes, ce qui projette les spores à une vitesse de plus de dix mètres par seconde. Puis l’anneau continue à se refermer, mais plus lentement, cette fois sur une échelle de plusieurs centaines de millisecondes.
On trouve une extraordinaire vidéo de cette catapulte ici (page d’où est issue la citation précédente en italiques).
Les spores sont relativement grosses (45 µm). Elles semblent formées de faces triangulaires bombées aux jonctions formant une sorte de bourrelet.