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Chara vulgaris L. chara commune

MessagePosté: 15 Juil 2016 08:48
de Daniel
J'ai observé Chara vulgaris L., la chara commune dans un petit bras annexe du Rhône, non loin de l'embouchure de la Drome.
L'espèce forme un tapis de quelques mètres carrés dans des fonds de quelques décimètres de profondeur.
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Lone à Chara vulgaris
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Les charophytes sont un groupe de végétaux encore peu étudiés sur notre forum
Didier a consacré un sujet à leurs fossiles qui sont des indicateurs de faciès d'eau douce.
viewtopic.php?f=232&t=2184 et qui ont surtout des oogones nommés gyrogonites une fois fossilisés.

Pourtant, c'est un groupe bien individualisé parmi l'ensemble des "algues vertes" où on les a classés au cours des XIXe et XXe siècles.
De nos jours, l'embranchement des charophytes est placé beaucoup plus près des plantes terrestres (embryophytes) que des autres groupes d'algues vertes.
Il comporte actuellement une seule famille, celle des Characées, qui compte environ 400 espèces réparties en 6 genres dans le monde.

Le groupe fait l'objet d'un article dans le dernier numéro (été 2016 n°114) de la revue "la garance voyageuse".
Par ailleurs, un "guide des Characées de France méditerranéenne" est paru fin 2015.
Je l'ai acheté à sa parution et je commence à le tester cet été avec des essais de déterminations.
Il faut signaler en préambule que si le groupe est bien reconnaissable, la taxonomie spécifique est très discutée.
Les auteurs de ce guide méditerranéen français ont retenu 36 espèces en 5 genres, dont 2 sont dominants: Chara et Nitella.

La morphologie des characées est simple: le thalle, ou fronde, est constitué d'un axe portant des rameaux verticillés au niveau de noeuds. Les entre-noeuds, bien que pouvant atteindre 20 cm, sont unicellulaires.
Le degré de ramification permet de distinguer les genres Chara et Nitella:
les noeuds des Chara produisent au mieux un axe secondaire chacun alors que les Nitella sont beaucoup plus ramifiées et d'aspect buissonnant.
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Chara vulgaris vue générale (cliché subaquatique Nikon AW1)
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Le genre Chara possède une spécificité : les axes sont couverts de cellules disposées en spirales et qui constituent des filaments corticants.
Chez C. vulgaris, il y a des filaments primaires et secondaires. Avec un filament secondaire pour un filament primaire, l'espèce est qualifiée de diplostique.
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Chara vulgaris espèce diplostique (cliché avec stéréomicroscope)
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Les filaments primaires portent de petits appendices unicellulaires: les acicules
Lorsque ce sont les filaments secondairess qui sont larges et proéminents, la cortication est dite aulacanthée, comme chez C.vulgaris

les rameaux portent l'appareil reproducteur. Je n'ai repéré dans mon prélèvement que des rameaux mâles, portant des anthéridies, qui apparaissent comme de petites sphères oranges.
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Chara vulgaris anthéridies (cliché au stéréomicroscope)
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