Bonjour à tous !
Une thèse téléchargeable qui examine les apertures des grains de pollen vis à vis de l'évolution :
Évolution et développement des grains de pollen chez les angiospermes par Charlotte Prieu (2015).
Résumé : Chez les organismes pluricellulaires, la diversité morphologique observée à tous les
niveaux est frappante, que ce soit au niveau de la taille, des couleurs, ou de la forme des individus,
et des différentes parties qui les composent. La sélection naturelle, ainsi que les contraintes développementales, influencent l’évolution de ces différents attributs, sur le court terme comme sur
le long terme.
Le modèle choisi ici pour étudier l’évolution des formes est le grain de pollen des plantes à fleurs, qui présente une très grande diversité morphologique. Nous nous sommes focalisés sur un caractère morphologique, les apertures, qui sont des structures de la paroi du grain de pollen impliquées dans la survie et la reproduction.
Nous avons étudié l’évolution des apertures à grande échelle taxonomique chez les angiospermes, et nous montrons que s’il existe de nombreuses variations, deux types principaux dominent : un pollen à une aperture chez les Monocotylédones et les angiospermes divergeant à la base, et un pollen à trois apertures chez les Eudicotylédones.
En étudiant la dominance du pollen à trois apertures, nous avons pu montrer que la stase chez les
Eudicotylédones était vraisemblablement due à une sélection stabilisante plutôt qu’à des contraintes
développementales. Nous avons également montré, grâce à l’utilisation de mutants de la plante
modèle
Arabidopsis thaliana, qu’un nombre d’apertures élevé est défavorable face à un stress
osmotique, ce qui pourrait suggérer que les pollens triaperturés représentent un bon compromis
entre survie et germination.
Enfin, nous nous sommes intéressés à un type particulier de pollen possédant de nombreuses apertures, dont nous avons étudié la distribution chez les angiospermes.
L’apparition de ce type de pollen est récurrente, mais il n’est que rarement fixé à grande échelle
taxonomique, suggérant l’existence d’un mécanisme de sélection interphylétique éliminant ce type
de pollen sur le long terme.