La visite du bosquet poursuit son petit bonhomme de chemin...
Aujourd'hui, une toute petite mouche jaune, une Lauxaniidae, appartenant au genre Sapromyzosoma.
Pour être plus aventureux, et après avoir fouillé toute la doc. disponible, je tenterais bien de la nommer Sapromyzosoma quadricincta... On va être prudents, et balancer un cf., donc S. cf. quadricincta...
Longueur du corps: 4mm.
La larve vit dans la litière végétale, dont, saprophage, elle se nourrit, alors que l'adulte est floricole.
On la mentionne de lieux plutôt humides (rives de ruisseaux notamment), mais mon bosquet ne l'est pas particulièrement...
Donc, il faudra chercher un de ces jours dans les feuilles mortes pour voir si des larves ne s'y trouvent pas, histoire de conforter l'autochtonie de ce très sympathique petit diptère.
Sympathique, mais à la taxonomie agitée!
L'espèce est absente sous ce nom du Séguy (Faune de France n°28). Quand on déroule la longue clé des Sapromyza, on aboutit à S. bipunctata. Or, cette espèce a d'une part été mise en synonymie avec S. quadricincta, mais également recombinée sous le genre Sapromyzosoma Lioy 1864.
Pour se raccrocher à l'un ou l'autre genre (Sapromyza ou Sapromyzosoma), il faut se référer à l'implantation des soies orbitales.
Situées hors du triangle des ocelles, c'est Sapromyzosoma. Sinon, c'est Sapromyza (voir la photo 1 ci-dessous, le triangle ocellaire est en bleu, les soies orbitales sont fléchées en rouge).
En ce qui concerne l'affectation spécifique (mais là, je puis me tromper) il est fait état de la grande variabilité des taches (voir photo 2 ci-dessous) sur l'abdomen. Sur le cliché (flèches rouges), on voit en effet la présence de quatre taches, dont les deux les plus antérieures sont atténuées.
Je choisis donc de nommer ce Lauxaniidae Sapromyzosoma quadricincta (Becker 1895).
En revanche, je suis bien évidemment à l'écoute attentive de toute contestation!
Et comme je veux que ces contestations puissent être étayées, je fournis les verges pour me faire fouetter, avec quatre images: une vue de face, une latérale, une de dessus, et une de dessous!
Pour la technique: animal capturé et relâché après photos, lesquelles ont été réalisées en "studio" ( ) avec mon éternel Tamron 90/2.5, f22, 1/180s, deux flashes avec diffuseurs, la mouche étant soit emprisonnée sous une boite de Pétri, soit en totale liberté... en croisant les doigts pour qu'elle ne s'envole pas, ce qu'elle a eu la politesse de faire. Le support est une plaque de verre opalescent blanc.
Vue de face:
Vue de profil:
Vue dorsale:
Vue ventrale:
Et voilà pour le moment!
A suivre!
Bonne après-midi!