Bonjour à tous
il y a quelques temps, j'ai lu cet article : Jocelyne Trémouillaux-Guiller : Ginkgo biloba : le rescapé et son algue, Pour la Science, n° 364, février 2008 (en ligne GoogleBook).
Il y est décrit le développement d'une algue endosymbiote appartenant à la classe des Trébouxiophytes, du genre Coccomyxa dans les cellules des feuilles de Ginkgo biloba Linné, 1771 ; Ginko (Ginkgoaceae).
Un jeune individu ayant été replanté dans le parc de Lézignan-Corbières (11) et étant pathologiquement curieux , j'ai mis des feuilles à rouir en chambre humide. Ce matin, j'ai dilacéré un fragment de la frontière entre zone brune et zone encore verte et je vous livre le résultat de mon observation.
Tout d'abord la feuille du Ginko (avant rouissage):
La figure illustrant l'article cité :
Et mes propres observations :
Les photos sont prises au grossissement maximum de mon matériel (x100), à travers des cellules nécrosées non encore ouvertes.
Ce que je suppose être l'algue est en pleine division.
Sur ce dernier cliché, on voit nettement ces divisions en cours. L'algue mesure ici, pour les sujets les plus massifs, 2 à 2,5 µm (ce qui est inférieur à ce que l'auteur de l'article donne (4 µm).
Voici une curiosité biologique des plus perplexifiante : d'où dort le précurseur de l'algue déjà inclus dans la cellule ?
Plusieurs Trébouxiales sont connues pour être des symbiotes de lichens, mais justement, elles jouent un rôle important dans l'association. Ici leur rôle est pour le moins ténu, puisque tant que la cellule est vivante l'algue semble demeurer en sommeil et ce n'est que lorsque celle-ci se décompose qu'elle se met à proliférer... Du coup elle profite de la lumière de l'exposition de la feuille et des nutriments de la cellule agonisante, ce qui doit accélérer sa décomposition : l'endosymbiote se transforme alors en parasite nécrophage !?