Les Cnidaires en très grande majorité sont marins. Mais quelques-uns sont des hôtes de nos eaux douces, par exemple les hydres d’eau douce (voir par exemple viewtopic.php?p=95367#p95367 pour ne citer que le plus récent) ou la petite méduse Craspedacusta sowerbii Lankester,1880. C’est une espèce introduite, originaire de Chine et repérée pour la première fois en Angleterre l’année de sa description (1880). Depuis, en particulier à cause du commerce de l’aquariophilie, elle a envahi les cinq continents. Il y a, comme chez beaucoup d’hydrozoaires et quelques autres cnidaires, une alternance méduse / polype dans le cycle reproductif. La dispersion naturelle peut se faire aussi par la forme de résistance du polype, le podocyste, par les poissons, les végétaux aquatiques ou les pattes des oiseaux.
Lors des plongées que nous avons faites à Hommes (Indre-et-Loire), (voir viewtopic.php?f=54&t=17273&p=96031#p96031) nous avons eu la chance d’observer des méduses de Craspedacusta sowerbii , malheureusement pas les polypes qui sont très petits et camouflés par les matières en suspension qui adhèrent à leur mucus. Nos photos montrent un voile qui justifie le nom de genre et le nom parfois donné au groupe de méduses, les craspédotes (du grec crasped- ; frange, voile), bien que la classification officielle au sein des Cnidaria les place dans l’ordre des Limnomedusae parmi les Hydrozoa.
Un caractère majeur des Cnidaires est la présence de cellules, les cnidocytes, contenant chacune une vésicule, le cnidocyste ( -cyte = cellule, -cyste = vésicule) possédant un système d’inoculation d’un venin, invaginé au repos dans le cnidocyste, mais pouvant de dévaginer lorsque un dispositif sensoriel, le cnidocil, est excité. Il sort alors du cnidocyste un très long tuyau susceptible de pénétrer le tégument d’une proie, rigidifié par la pression qui règne lors de « l’explosion » du cnidocyste. A la base du tuyau, une pièce basale avec des sortes de crochets, parfois comparés à des barbelures de harpon ; mais à quoi serviraient des barbelures de harpon situées à la base du harpon ? De plus, on remarquera que ces crochets ne sont pas orientés comme devraient l'être des barbelures de harpon. Disons que la comparaison avec un harpon est plus pédagogique que réaliste !
Bien que d’autres groupes de Cnidaires (les anémones de mer chez qui les dimensions des cnidocystes des différentes catégories sont un critère d’identification ou encore les Cérianthes) aient des cnidocystes bien plus gros, donc plus faciles à observer, nous avons mis entre lame et lamelle des fragments de tentacules de Craspedacusta sowerbii.
A notre grand étonnement, « l’explosion » des cnidocystes a été difficile à déclencher, une goutte d’acide sur le bord de la lamelle, habituellement efficace chez les anémones de mer s’est révélé décevant. Voici quand même quelques photos.
Bien cordialement
Gérard Breton