Pourquoi s’intéresser particulièrement aux fourmis et pourquoi les observer de plus prêt ?
Tout le monde en a vu ou en voit passer quelques-unes par-ci par-là, les citadins y compris.
Parfois celles-ci envahissent même nos sucriers …
Pour les enfants, « grand » comme une fourmi est une référence, un étalon !
Les curieux, qui ont plus souvent le nez par terre que les autres, ne pourront fatalement pas les louper, elles sont absolument partout, apparemment indifférentes à l’établissement des humains tant qu’elles y trouveront un coin pour leur nid.
Des endroits les plus secs aux plus humides, des plus froids aux plus chauds … des fourmis.
Bref, tout le monde pense les connaître.
Ce qui est un peu plus difficile à imaginer, c’est l’importance et la diversité de cet ensemble d’individus :
Les formicidés comprennent plus de 9500 espèces recensées à ce jour par les biologistes.
Dans la forêt Péruvienne, B.Hölldobler et E. O.Wilson on trouvé 43 espèces différentes sur un seul arbre ! Mais il faut dire que c’est dans les régions tropicales qu’il existe la plus grande diversité.
Très parlant aussi : toujours selon les études des deux myrmécologues cités ci-dessus, ces créatures constitueraient probablement au moins la moitié de la biomasse d’insectes sur terre et pour la petite histoire, elles remueraient plus de terre que tous nos lombrics réunis !
(donc sur l’ensemble, sont très utiles aux végétaux, du moins c’est ce que j’en déduis)
Pourquoi une telle réussite d’adaptation et de colonisation de notre bonne vieille Terre ?
Un peu d’histoire :
Les formicidés sont apparus « entre les pattes des dinosaures » il y a environ une centaine de millions d’années et se sont très rapidement répandues sur la planète en se diversifiant rapidement en quantité d’espèces.
(comme la plupart des formes de vie à forte prédominance, l’humanité étant une exception notable !).
Cette diversification et cette adaptation leur a permis d’investir les endroits les plus différents.
Mais ce qui fait la force de cette famille, c’est son don de communication !
Et bien sûr, pour nous autres les humains, surtout les curieux, cet aspect est des plus passionnant bien évidemment.
Nous savons tous que chez les fourmis, la colonie est l’unité de sens de leur vie.
Pour croître et survivre elles utilisent tous les moyens : fidélité totale, mais aussi tromperie, esclavagisme, propagande, technique de surveillance du territoire, assaut massif ou combiné, etc ...
(on est pas loin d’un certain roman très connu mais aussi très proche de plus gros spécimens …)
B.Hölldobler et E. O.Wilson expliquent encore que dans certains cas extrêmes elles lâchent des cailloux sur leurs adversaires ou organisent des razzias d’esclaves pour renforcer les troupes !
Ce que l’on sait un peu moins :
Les comportements égoïstes au sein d’une colonie sont fréquents, particulièrement dans les affaires de droits à la reproduction.
Certaines ouvrières dont les ovaires seraient fonctionnels peuvent rentrer en compétition avec la reine et parfois même luttent pour la dominance en insérant leurs propres œufs dans le couvain.
En fait cet équilibre, que l’on pourrait penser calme vu de l’extérieur du nid, est une lutte constante entre la fidélité envers la colonie et la prise du pouvoir !
(on appelle cela un équilibre darwinien)
Cette complexité et cette précision d’organisation sont suffisants pour en faire un organisme géant ou le fameux « superorganisme » d’insectes
Pour agrémenter mon article, une ou deux photos d'une petite espèce (env. 3-4 mm pour les ouvrières), très courante dans nos jardins : Lasius flavus.
Tout le monde sait qu’une fourmi est petite, et parfois vraiment très petite.
Pour les observer correctement il faut au minimum une bonne loupe et pour les déterminer une loupe stéréo est indispensable.
Certaines espèces nécessitent le microscope pour une détermination correcte.
L’observation du monde des fourmis, comme d’autres insectes sociaux, est une porte ouverte sur la richesse de notre planète et est source de beaucoup de plaisirs.
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Sources documentaires :
Voyage chez les fourmis, B.Hölldobler et E. O.Wilson, éd. Seuil
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