Bonjour à tous,
En cherchant des acariens marins (viewtopic.php?p=87312#p87312) dans des gazons de l’algue rouge Caulacanthus okamurai, invasive d’origine japonaise, sur les quais de la Forme VII (la forme de radoub qui pouvait accueillir le France jadis), j’ai trouvé diverses bestioles parmi lesquelles des larves de diptères, plus précisément de Chironomidae. Beaucoup de membres du forum sont familiers des chironomes d’eau douce, mais il en existe aussi des marins. Ces gazons de Caulacanthus okamurai sont en effet situés au niveau des HMME (hautes mers de morte-eau), c’est-à-dire qu’ils sont submergés à chaque marée haute. Une présentation de la larve entière (en fond clair puis en lumière polarisée-analysée pour rappeler que la chitine polarise, et que ce type d’examen, pour certains sujets est une alternative honorable au fond noir) montre peu de détails : la tête en haut à droite, est recouverte d’une capsule céphalique, suivent des anneaux (on peut les compter… sans garantie d’exactitude !), la partie postérieure n’est pas différenciée. Sur le premier anneau thoracique et sur le dernier abdominal, une paire de fausses-pattes terminées par des soies recourbées. Contrairement à leurs cousins d’eau douce, ils ne semblent pas avoir de branchies.
A plus fort grandissement, la tête et sa capsule céphalique, les mandibules sont visibles. Il y a de très courtes antennes, visibles sur le premier cliché, tout à fait à droite. Voir aussi les fausses pattes et leurs soies.
L’arrière du corps montre peu de choses : des soies, et les fausses pattes abdominales.
Clunio marinus Haliday, 1855 est une hypothèse possible pour l’identification de ces larves, mais seulement une hypothèse, car il y a d’autres chironomes marins, l’identification se fait sur les adultes. Clunio marinus a des femelles aptères et à pattes réduites. L’émergence des adultes à partir des nymphes est commandée entre autres par une marée basse de morte-eau, donc en définitive par le cycle lunaire. [« Le cycle reproductif du moucheron Clunio marinus s’appuie sur deux systèmes de temps physiologiques : l’un dépend du cycle lunaire, la chrysalidation, l’autre du cycle nycthéméral, l’émergence de l’imago. La combinaison de ces deux systèmes permet de connaître à l’avance, avec certitude, les étapes du développement en fonction des plus petites marées hautes qui ont lieu tous les 15 jours, ces étapes se produisant précisément aux mêmes heures »citation de : http://www.cerimes.fr/articles/article_ ... io-marinus, voir aussi BERGERARD J., 1995.- Diptères littoraux marins de Bretagne Nord. In MAURIN H., GUILBOT R., LHONORÉ, J., CHABROL L. & SIBERT J.M. (Eds),. Cartographie et inventaire des invertébrés]. Peut-être pourrai-je ainsi trouver des adultes et essayer d’identifier !
Cordialement à tous,
Gérard Breton