Mikiola fagi (Hartig 1839)

(taons, moustiques, mouches, ...)
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Mikiola fagi (Hartig 1839)

Messagede Gérard-Breton » 18 Sep 2019 09:36

Bonjour à tous,
La forêt de Bercé, en Sarthe, est une forêt remarquable, impeccablement entretenue par des forestiers concernés et qui a son centre d’interprétation à Jupilles. De belles futaies de chênes ont grandi sur les sols plus riches et là où le sol est plus ingrat et siliceux nous avons un mélange de résineux et de châtaigniers. Il n’y a pas de vraie hêtraie bien développée.
Pourtant, c’est sur des feuilles de hêtres Fagus sylvatica L. 1753 que j’ai recueilli quelques galles très communes et très caractéristiques dimanche dernier, au cours d’une balade en forêt de Bercé.
Le responsable est un diptère nématocère Cecidomyidae : Mikiola fagi (Hartig 1839). Le nom de la famille a une étymologie réjouissante et qui va plaire à Yves50 : les mouches à galles ! Car c’est une famille spécialisée dans le développement larvaire dans des galles qu’elles forment sur une grande variété de plantes : dans le désordre pissenlit, douce-amère, saules, ronces, viorne, ortie, violette, tilleul, if, peuplier, chèvrefeuille, épervière, gaillets, euphorbe etc.

L-270 Galle Mikiola fagi sur Fagus. Bercé 150919.jpg
Galle verte isolée
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Les galles de Mikiola fagi sont situées à la face supérieure des feuilles, au niveau des nervures ou du moins à proximité immédiate des nervures. Il peut y en avoir plusieurs par feuille. Elles ont une forme ovoïde-pointue caractéristiques, elles sont de couleur verte, brune ou rougeâtre. Elles mesurent jusqu’à 1 cm de hauteur.

L-277 Galle Mikiola fagi sur Fagus. Bercé 150919.jpg
Galles rouges
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L’ostiole, minuscule, se situe à la face inférieure des feuilles, sur une petite saillie.

L-284 Galle Mikiola fagi sur Fagus face inf Bercé 150919.jpg
Détail de l'ostiole, face inférieure de la feuille
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La paroi est très ligneuse. La cavité est grande et contient une seule larve.

L-291 Galle Mikiola fagi sur Fagus CL Bercé 150919.jpg
coupe longitudinale de la galle
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Le bouquin que j’ai consulté :
Westphal E., Bronner R. & Michler P. 1987. Découvrir et reconnaître les galles. Delachaux & Niestlé, 96 pages,
évoque une curiosité à propos de cette galle, dont notre bon Clodomir Houard, recommandé par Yves 50, semble ne pas parler. Il y aurait une distinction morphologique entre les galles hébergeant des larves femelles, plus grosses, plus arrondies et rouges, tandis que celles habitées par des larves mâles sont plus élancées, plus petites et vertes. Clodomir, qui travaillait 50 ans plus tôt dans le même laboratoire de cécidologie de l’université de Stasbourg que Westphal, Bronner & Michler, précise seulement que ces galles rougissent en vieillissant.

Quand arrivera l’automne, les galles se détacheront de la feuille, tomberont à terre où l’insecte passera l’hiver.

Qu’on me permette une note personnelle. Je suis fasciné par la précision de la morphogenèse de la galle, la constance de cette morphogenèse en parallèle avec la constance et la spécificité de l’association végétal – insecte. Sans aller chercher les problèmes de coévolution que cela pose, je remarque que la problématique du lichen est très semblable : une morphogenèse constante et précise et qui n’a rien à voir ni avec la morphologie du champignon ni avec celle de l’algue.
En ce qui concerne nos galles, songeons qu’il est plus facile d’identifier une galle sur un végétal donné – et la spécificité de l’association fait qu’on a l’identité de l’insecte (ou du champignon, ou de l’acarien ou du nématode….), que d’identifier l’insecte (ou le champignon etc.) lui-même.
Cordialement

Gérard Breton
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